vendredi 24 août 2007

Le café de l'Excelsior (Philippe Claudel)

On a préféré le Rapport de Brodeck.

Quelques brefs souvenirs à rajouter dans notre liste des opuscules minuscules.
Philippe Claudel décrit son enfance auprès de son grand-père, le tenancier du Café de l'Excelsior dans un petit village.
Repère d'ivrognes ou îlot d'humanité. Au choix.
Comme on dit, voilà une nostalgie qui fleure bon cette vieille France provinciale, celle d'il y a maintenant une ou deux générations. Celle du côté d'Épinal.
[...] Mais le dimanche on s'habillait tout de même : les costumes remplaçaient les bleus. La plupart de ces hommes n'en possédaient d'ailleurs qu'un, le plus souvent celui de leur mariage, qui avait traversé les modes, quelques enterrements, ainsi qu'un demi-siècle dans l'entêtante compagnie de la naphtaline. Si certains corps avaient grossi, le costume s'était adapté, et saucissonnait désormais l'individu que jadis il servait galamment. 
Les  gestes dominicaux en subissaient une majesté guindée, une sorte de lenteur et de gêne protocolaire qui finissaient par déteindre sur les conversations, un semblant plus sérieuses.
À notre goût, à notre oreille, le ronflement savoureux de ces textes appliqués finit cependant par résonner un peu comme celui d'une dictée scolaire. Dans le genre « exercice de style ».
Comme si la mécanique trop bien huilée de cette prose que l'on devine ciselée et polie avec amour, finissait par tourner un peu à vide ...
[...] Les sommeils des siestes paraissent étirer les vies, et les dormeurs du jour se repaissent de force que la nuit jamais ne dévore.
Pour suivre avec Philippe Claudel : Le rapport de Brodeck, excellent ! 

La plupart de nos voisins de blogs sont plus enthousiastes : ici ou . 
Agora en parle aussi et Philippe a bien aimé.

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