jeudi 23 octobre 2008

Dérive sanglante (William G. Tapply)

Je t'emmène dans le Maine.

Dérive sanglante : la navrante traduction du titre original (Bitch creek) rend bien mal le charme campagnard de ce polar bien sympathique.
C'est Michel, le sérial lecteur, qui nous avait fait découvrir ce nouvel auteur Willliam G. Tapply, amoureux de la pêche.
Et (hasard ?) the last week-end, c'est Françoise qui nous parle à son tour d'un bouquin qu'elle avait beaucoup aimé, une histoire de pêcheurs dans le Maine et qui avait pour titre, ah ... Biscoe Bay ? ah ... Sisco Bay ? ah ...
Plus tard, internet aidant, ce sera Casco Bay de ... William G. Tapply !
Certes il y a une histoire policière et même quelques cadavres mais c'est avant tout une balade, même sanglante, à la campagne, au bord de mer, dans le Maine quoi.
Une histoire de pêcheurs à la mouche et chacun sait que pour attraper quelque chose il faut s'armer de patience et taquiner longtemps le poisson qui mordra, mordra pas, ...
Pourtant on ne s'ennuie pas un instant à suivre Stoney Calhoun, un amnésique (il a été frappé par la foudre) qui refait sa vie dans le Maine. Ancien militaire ? ancien flic ? qui est-il ? On ne le saura pas plus que lui-même.
[...] - Comment c'était Stoney ? - Je ne sais pas. Je ne me rappelle plus rien. J'ai bien des éclairs de conscience, quand j'entends le tonnerre ou la pluie, mais ils disparaissent si vite que je n'arrive pas à les épingler. Je ne sais pas ce que je faisais sur une montagne, je ne connais même pas celui qui m'a sauvé la vie. Je n'ai pas arrêter de poser la question aux médecins, mais ils ne savaient pas, ou ils ne voulaient pas me répondre. Il y a quelqu'un, quelque part, envers qui j'ai une sacrée dette.
Lui et son chien crapahutent dans les collines à la recherche, sinon du passé, au moins de quelques coins à truites.
On se promène donc à leur suite, aux côtés du shérif ou de la belle qui tient la boutique de pêche du coin.
Pour découvrir peu à peu, presque nonchalamment, sans trop y penser, la résurgence d'un drame du passé survenu lors du terrible incendie de 1947 qui avait ravagé cette belle région.
Un polar qui change du lot habituel : Stoney Calhoun ne supporte même plus l'alcool et boit du coca depuis son accident !
C'est plutôt sympa, même si parfois on a du mal à croire au héros si gentil et à la si belle héroïne.
Mais ne boudons pas notre plaisir : si l'islandais Arnaldur Indridason nous avait dissuadés à jamais d'aller en Islande, bien au contraire l'américain William G. Tapply semble nous inviter à passer nos prochaines vacances dans le Maine !
À suivre, puisqu'on a lu aussi le deuxième épisode : Casco Bay.

Pour celles et ceux qui aiment la pêche à la mouche. 
Gallmeister édite ces 268 pages traduites de l'américain par Camille Fort-Cantony. 
Michel nous l'a fait découvrir. D'autres avis sur Critiques Libres.

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