vendredi 28 décembre 2007

Un homme est tombé (Tony Hillerman)

Polar chez les indiens

Répétons-le encore, dès fois que d'aucuns auraient loupé les billets précédents : l'avantage des polars, c’est qu’ils permettent de voyager facilement et de découvrir de nouveaux pays et de nouvelles gens.
Après la Chine et l'Irlande évoquées récemment, nous voici, avec Tony Hillerman et ses enquêtes navajos, dans le Far West moderne, chez les indiens donc (les navajos forment la plus importante minorité indienne aux US). Après avoir vécu deux ans dans le Pacifique Sud, on se rend compte que l'on connait finalement mieux les aborigènes d'Australie que les Indiens d'Amérique qui, pourtant, ont peuplé les films de notre enfance (mais il faut dire qu'ils étaient sévèrement encadrés par les cow-boys ...).
Et les parallèles entre les deux peuples sont nombreux.
L'importance de la tradition orale et du chant, le silence à observer sur le nom des morts, la convoitise des blancs pour leurs terres, le caractère sacré des montagnes que viennent escalader des grimpeurs blancs, ...
[...] - Celui qui vivait ici avant, reprit-elle en utilisant la circonlocution navajo pour éviter de prononcer le nom d'un mort, il disait que c'était comme si nous, les Navajos, on allait escalader cette grande église qu'ils ont à Rome, grimper au sommet du mur des Lamentations ou sur cet endroit où le prophète de l'Islam est monté au ciel.
- C'est un manque de respect, acquiesça Chee.
  Avec Tony Hillerman on plonge avec chaque épisode (ici : Un homme est tombé) au coeur de cette culture : les crimes sont commis sur le territoire de la Réserve et la police tribale mène l'enquête au rythme des autochtones qui savent prendre leur temps et dont on dit qu'ils vivent « à l'heure navajo » (il ne doit même pas y avoir de traduction pour«ponctualité»!).
[...] Leaphorn attendit. Attendit encore. Mais Demott n'avait nulle hâte d'interrompre ses souvenirs. Une brise soufflait dans le sens du courant, douce et rafraîchissante, faisait bruire les feuilles derrière l'ancien lieutenant et fredonnait cette petite mélodie que le vent léger chante dans les sapins.
- C'est une drôlement chouette journée, finit par dire Demott. Mais clignez des yeux deux fois et l'hiver s'abattra sur la montagne.
- Vous vous apprêtiez à me dire ce qui n'allait pas chez Hal.
- Je n'ai pas les diplômes qu'il faut pour pratiquer la psychiatrie.
Il hésita un très bref instant, mais Leaphorn savait que la réponse allait venir. c'était quelque chose dont il voulait parler ... et ce, probablement, depuis très, très longtemps. 
Un roman très intéressant pour ceux qui sont curieux de découvrir l'ouest américain et ses populations.


Pour celles et ceux qui aiment les histoires d'indiens, même sans cow-boys.
L'incontournable page de Cottet.

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