samedi 25 mai 2013

La tristesse du samouraï (Victor del Arbol)

La tristesse du samouraï ?
Non, il ne s’agit pas d’un énième polar japonais puisque l’auteur Victor del Arbol est espagnol !
Et qu’il est réputé comme l’un des grands auteurs du genre en Ibérie.
Son roman déroule près de cinquante ans de l’Histoire espagnole (si mouvementée) de ces dernières années.
Depuis le franquisme des années 40 jusqu’à la tentative de coup d’état du début des années 80.
Un titre japonisant, une belle renommée, un polar étranger, une histoire avec de l’Histoire dedans, … il n’en fallait pas plus pour nous décider, on le sait bien !
Alors, après Domingo Villar et sa Plage des noyés, c’est parti pour un autre polar espagnol,  c’est parti pour près de cinquante ans et cinq cent pages. Une histoire où souffle donc le vent de l’Histoire et où les personnages sont emportés par ce tourbillon.
Trois générations ballotées par des évènements qui les dépassent et les amènent à commettre des actes irréparables. Des actes qui appellent la vengeance, même si ce sont les enfants ou les petits-enfants qui devront s’en charger.
Car c’est pas une histoire bien gaie (pas plus que l’Histoire espagnole de cette époque) : couples infidèles, enfants abandonnés, séquestrations et tortures, maladies incurables, et autres joyeusetés.
[…] Elle eut du mal à se rappeler l’emplacement de la pierre tombale de sa mère. Si étrange que cela puisse paraître, Maria n’avait jamais cherché à savoir pourquoi un beau matin sa mère avait décidé de se pendre à une poutre, alors qu’elle, sa fille, avait à peine six ans.
C’est à force d’aller-retour entre les époques que l’on devine peu à peu qui sont les vraies victimes et les vrais bourreaux et qui le passé va finalement rattraper.
[…] Un beau jour, cette bulle avait crevé. Sa femme avait trouvé la valise caché dans le bûcher, les lettres et les coupures de journaux. Et le passé, ce passé qu’il croyait oublié à jamais, était brutalement revenu, assoiffé, et il s’était vengé.
Tout cela se lit avec intérêt, principalement pour le décor historique.
Mais l’intrigue elle-même est un peu too much et Victor del Arbol est victime de son ambition : à trop vouloir se faire entrecroiser les destins tourmentés de ses nombreux personnages, il finit par nous lasser en chemin à force de trop d’artifices, comme par exemple cette rencontre des deux phalangistes envoyés en pénitence sur le front russe.
MAM a trouvé tout cela vraiment un peu trop.
BMR a eu un peu plus de patience pour venir à bout du pavé et un peu plus d’indulgence pour ce roman où il faut être curieux de l’Histoire pour apprécier l’histoire.

C’est Actes sud qui publient ces 475 pages qui datent de 2011 en VO et qui sont traduites de l’espagnol par Claude Bleton.
D’autres avis plus positifs sur Babelio.

1 commentaire:

Kathel a dit…

Je l'ai abandonné... trop tarabiscoté, trop outré dans les scènes de violence. Je n'ai rien ressenti sauf un léger écoeurement. Pourtant j'avais rencontré l'auteur et l'avais trouvé sympa... ça n'a pas suffi.